Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

178 LES COMPLOTS MILITAIRES

Paris, Grandménil pour Nantes, Chauvet pour le Mans, etc.

Gauchais était en outre chargé de demander un chef. On souhaitait un général. C'était le refrain de toutes ces conspirations. « Donnez-nous un général, mandait-on à Paris, et nous marchons. » On comptait sur le général Pajol, gendre d’Oudinot. Pajol fut retardé ou hésita. Le général Berton s’offrit et s’imposa. Ce fut un malheur pour lui et pour sa cause. Ardent et courageux, Berton manquait de la prudence et du sang-froid nécessaires à un chef de parti. Bien qu'ayant passé la cinquantaine, père de deux fils, dont l’un était déjà officier de cavalerie, Berton se lança dans l’entreprise avec la témérité d'un jeune homme.

Il était né le 15 juin 1769, à Cullyer (Ardennes). Issu d’une famille de bourgeoisie aiste, il commença ses études à Brienne, et les acheva à l’école d’artillerie de Chälons.

Sous-lieutenant dans la légion des Ardennes, en 1792, et bientôt capitaine, il servit sous la République dans l’armée de Sambre-et-Meuse. Sous l’Empire, attaché d’abord à l'état-major de Bernadotte, il fit les campagnes de Prusse et de Pologne ; ensuite, il passa en Espagne sous Victor (rer corps), puis sous Sébastiani (4e corps). Gouverneur de Malaga, il s’y fit estimer par sa modération et son habileté, et fut