Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE SAUMUR : LE GÉNÉRAL BERTON 179

promu général en 1813. Mis à la demi-solde par la première Restauration, il reprit du service pendant les Cent-Jours et commanda une brigade de cavalerie dans la campagne de Waterloo (corps de Gérard).

Emprisonné lorsde la deuxième Restauration, rayé des cadres par Latour-Maubourg, soumis à la surveillance de la police, les persécutions l'avaient irrité contre les Bourbons. Le général Foy disait à la Chambre, le 28 mars 1822 :

« Savez-vous comment on l’a traité? Ni en 1814, nien 1819, il n'y avait rien de particulier à son égard. On ne trouvera pas un seul mot contre lui au ministère de la guerre. Cependant, à la fin de 1815, on l’arrête et on l’emprisonne. Mis en liberté après une détention d’un an, on l’arrête encore, puis on le relâche. On l’emprisonne ainsi périodiquement tous les six mois. Enfin on lui ôte sa solde. Comment voulez-vous, en semant ainsi l’arbitraire, ne pas recueillir la révolte ? »

Le général, qui vivait à Paris, fréquentait au café Lamblin et chez le libraire Corréard (1). Il occupait

(x) « La conduite tenue à Paris par Berton est celle d’un factieux et d'un conspirateur. Il fréquente le café Lamblin, où il pérore et fait des prosélytes. Ilva tous les soirs chez Corréard, libraire au Palais-Royal, où se tient un cercle de jacobins, et d'où partent leurs nouvelles. Sa maison, rue de Latour-d’Auvergne, n° 11, a été pendant la fin de décembre dernier le lieu de réunion d’une affluence considérable d’agitateurs connus, » (Note de police, 1822). Dossier Berton. Arch. Nat.