Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE SAUMUR : LE GÉNÉRAL BERTON 483

On crierait Vive la France! Vive la liberté ! À bas les royalistes! On s'emparerait du château, dont la porte, gardée par des hommes affiliés, serait laissée ouverte. On ytrouverait 25 ou 30 canons, 30.000 fusils et un grand nombre de munitions. On envahirait et on entraînerait l'École. On sonnerait le toscin et on armerait les anciens soldats et les paysans mariniers de la Loire arrivés de la campagne. Voilà pourquoi le mouvement était fixé pour le 23 février, jour de marché,

Les délégués des villes de l'Ouest partiraient aussitôt pour leur porter la nouvelle des événements de Saumur. Un mouvement analogue y éclaterait ; bref, on espérait qu’en moins de trois jours, six ou sept départements avec leurs garnisons se trouveraient sous les armes.

L’étendue d’un pareil plan suffit à en faire concevoir les difficultés. Il semble qu’elles aient apparu à Berton lui-même, car il demanda à agir à Thouars plutôt qu'à Saumur. En dépit de Gauchais, qui trouvait sa présence plus nécessaire à Saumur, on le lui accorda. Par suite, le mouvement fut ajourné au 24, qui était un dimanche. « Le caractère faible, l’incapacité du général Berton m'avaient frappé dans les derniers temps, et j'en avais averti les conjurés. Je leur avais dit qu’il nous perdrait tous, et ma prédic-

tion ne s’est que trop vérifiée ! Les esprits médiocres