Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

184 LES COMPLOTS MILITAIRES

sont trop enclins à se persuader que dans un habit de général gît toute la science du métier (1). »

Gauchais fut chargé de conduire Berton à Thouars. Il y arriva, le 21, avec Delon et le général, qu'il logea, sous un nom d'emprunt, chez un propriétaire nommé Saugé. À Thouars, et dans d’autres maisons, se tinrent de nouveaux conciliabules auxquels assistèrent des conjurés tels que Pombas, des officiers à la demi-solde, et des maires et des adjoints des communes voisines. Pendant ce temps, Gauchais était revenu à Saumur pour les derniers préparatifs.

Le 24, à cinq heures du matin, Berton, en grande tenue, se rendit chez Pombas, où J’attendaient plusieurs conjurés ainsi que Heureux, délégué de Nantes, et fit commencer le mouvement qui s’annonça assez bien. On s’empara de la brigade de gendarmerie, on mit en arrestation quelques habitants, royalistes avérés, on remplaça le drapeau blanc par le drapeau tricolore, et l’on fut rejoint par deux détachements venus du dehors, l’un de Parthenay, sous le lieutenant Moreau et le médecin Fradin, l’autre de Thénezay, sous le propriétaire Sennechaut.

Puis Berton descendit sur la place Saint-Médard,

où Heureux donna lecture de deux proclamations,

(1) Gauchais. — D’après la plupart des historiens, c’est le comité de Saumur, et particulièrement Caffé, qui aurait proposé ce changement et l'aurait imposé à Berton.