Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

186 LES COMPLOTS MILITAIRES

riers qu’ils ont moissonnés dans les champs de la gloire sont aujourd’hui pour eux des signes de proscription ; c'est le sort qui vous attend (1).

Soldats français, l’étendard de la liberté est encore une fois déployé, ce noble étendard qui a brillé et vaincu dans cent batailles. La patrie vous réclame, vos parents s’avancent et vous appellent. Combattre contre eux serait un crime de lèse-nation ; triompher avec eux est une vertu nationale. Telle est votre position. Choisissez.

Vive la liberté ! Vive la France !

Le général, commandant l’armée nationale de l'Ouest.

BERToN.

Heureux ajouta qu'une révolution venait d’éclater à Paris ; qu'un gouvernement provisoire y avait été constitué ; que les généraux Lafayette, Foy et Demarcay en faisaient partie, avec Benjamin Constant, Kératry et Voyer d'Argenson.

Après ces communications, Berton fit acte de gouvernement en destituant des autorités et en promettant des places. Mais il perdit du temps à déjeuner. Il fit battre le rappel et former la colonne trop tard. On commençait à réfléchir, à flotter, et beaucoup de femmes retenaient leurs maris.

La colonne se mit en marche vers midi. Elle

comptait environ quinze hommes à cheval et cent

(1) On retrouve là le langage de l’ancienne armée, et l'écho des discours prononcés dans la Chambre par les députés de la gauche. En revanche, pas un mot des institutions nouvelles qu’on destinait au pays.