Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE SAUMUR: LE GÉNÉRAL BERTON 187

trente à pied, tous assez mal armés. Elle était précédée du drapeau tricolore porté par un ancien soldat (royaliste), nommé Jaglin. Elle s'avançait, tambour battant, espérant se grossir sur la route des paysans qui n'étaient pas à leurs travaux de la semaine. Mais le changement des dispositions arrêtées d’abord, et dont les détails avaient été répandus partout, troublait les esprits. On saluait le drapeau; mais personne n’entrait dans les rangs.

Vers trois heures, la colonne arriva 4 Montreuil Bellay, à moitié chemin de Saumur. C'était le moment où la population sortait des vêpres. Berton fit battre la générale, sonner le tocsin, et appeler aux armes. Une vingtaine de personnes seulement répondirent. Quatre des gendarmes de la brigade de Montreuil furent incorporés comme ceux de Thouars: mais le cinquième put s'échapper par un chemin de traverse et porter l'éveil à Saumur,

Les conjurés de Saumur attendaient Berton pour midi. Son retard fit naître l’inquiétude. Heureux, parti en avant après l'affaire de Thouars, signala le premier son approche. Caffé et quelques autres allèrent au devant de lui jusqu’à Montreuil pour hâter sa marche. Enfin, vers sept heures du soir, il atteignit le pont Fouchard, aux portes de la ville.

Ce jour-là, précisément, le général Gentil Saint-

Alphonse, commandant de l’École de cavalerie, et le