Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

188 LES COMPLOTS MILITAIRES

colonel d'Harambert, commandant en second, étaient à Tours. Ils étaient appelés comme témoins, devant le conseil de guerre qui jugeait plusieurs des sous-officiers de l’École. Le sous-préfet de Saumur, un M. de Carrère, et le maire, M. Maupassant, prirent à la hâte les premières mesures nécessaires. Le sous-préfet envoya devant le pont Fouchard quelques gendarmes et un peloton de vingt-quatre élèves de l'École. Le maire fit convoquer la garde nationale, mais il ne se présenta qu’une quarantaine d'hommes. L'attitude des élèves de l’École n'avait rien d’hostile. L'officier qui les commandait se bornait à les amettre en garde contre la défection. En effet, Delon, qui accompagnait Berton, s'était avancé vers ses anciens camarades, échangeait avec eux des serrements de mains, leur déclarait que la colonne n’était que l'avant-garde d’une armée de 10.000 hommes qui marchait sur Saumur; que le drapeau tricolore flottait à Thouars, à Parthenay, et dans toute la campagne. Geux-ci semblaient indécis lorsqu'un second détachement arriva pour les soutenir. De son côté, le maire, avec un seul garde national, descendit pour parlementer avec Berton, et l’invita à se retirer. Le sous-préfet étant survenu à son tour, il fut conclu une espèce de convention en vertu de laquelle Berton consentit à évacuer le pont Fouchard, et les autorités

promirent de ne pas l'attaquer sans le prévenir. Il