Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

192 LES COMPLOTS MILITAIRES

Lafayette, assistèrent chez lui à deux réunions, et le mouvement fut approuvé. Malheureusement, on songea encore à Berton pour le conduire.

« Un général était indispensable. Celui de Paris n’arrivait pas, et d’ailleurs Berton, qui se trouvait sérieusement compromis et ne pouvait plus reculer, s’était formellement engagé à suivre nos conseils. » (Gauchais.)

Il les suivit mal. En dépit de toute prudence, il se confia à un maréchal-des-logis du régiment de carabiniers, nommé Woelfeld, quin'’était qu’un agent provocateur. On vit ce qu'on allait revoir à Colmar, quelques semaines plus tard, dans l'affaire du colonel Caron.

Woelfeld, qui venait de se faire affilier à Paris, était d'accord avec ses chefs, tout en négociant avec Grandménil et Baudrillet (1). Il était convenu que le soulèvement éclaterait à Saumur un jour de marché, et qu'il serait appuyé non seulement par la garde nationale, mais encore par deux ou trois cents jeunes gens ou officiers à la demi-solde accourus des environs

et même de Paris. Woelfeld répondait de son régi-

(1) Comme à Colmar, l'affaire fut menée par le colonel du régiment, M. de Brion, « Par les ordres et les instructions de cet officier dévoué, un maréchal des logis de son régiment avait feint de se laisser embaucher pour la troupe de ce rebelle, etc. » (Lettre du sous-préfet, de Carrère, au préfet de Maine-et-Loire, 7 juin. A. N. Dossier Berton.