Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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parce qu'ils s’enveloppent de mystère, parce qu'ils ne correspondent que verbalement, qu'ils mettent en évidence des gens qu'ils bercent d’espérances chimériques et qu'ils s’efforcent ensuite de déshonorer.

« On a dit que nous aurions pu nous dispenser de citer, dans l’acte d'accusation, les noms de ces hommes. Mais de quel droit nous dispenserions-nous, dans une affaire de conspiration, de faire connaître la vérité, de signaleraux juréset au gouvernement les véritables appuis sur lesquels comptaient les conspirateurs? Nous devions, Messieurs les jurés, vous apprendre que plusieurs de ces accusés ont été trompés, ont été précipités dans l’abime par les noms d’hommes puissants, parce que cette considération peut vous déterminer à quelque indulgence pour eux; mais ce que nous avons dit, nous l'avons dit hautement et à la face de la France. Etc. (1). »

Les accusés avaient pour défenseurs des avocats du barreau de Poitiers. Berton avait demandé Me Mesnard, du barreau de Rochefort, ou, à son défaut, Mérilhou. On ne lui accorda ni l’un ni l’autre. On lui assigna un avocat d'office, M. Drault, avec lequel il ne put communiquer librement. Il présenta lui-même sa défense. Elle ne fut ni habile mi sincère. Il avait

raison de dire « que le mouvement de Thouars n'avait

(1) Moniteur, 1822, p. 1309: