Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE SAUMUR : LE GÉNÉRAL BERTON 207

Le président, le conseiller Parigot, résuma les débats, avec une partialité qui fit de ce résumé un dernier réquisitoire, et le jury se retira, à midi, pour délibérer sur les 378 questions qui lui furent posées. A neuf heures du soir, il rendit son verdict, et la cour prononça le jugement.

Berton, Caffé, Fradin, Sennechaut, Jaglin et Saugé étaient condamnés à mort, comme coupables de complot, d’attentat et de non-révélation.

Alix, déclaré coupable seulement'de non-révélation, était condamné à cinq ans de prison; les autres, à des peines variant de cinq ans à un an. Deux seulement, sur quarante, étaient acquittés.

Deux jours après, le 13 septembre, la cour, statuant sur les contumaces, sans l'assistance du jury, condamna à la peine de mort : Graudménil, Gauchais, Chauvet, Chappey, Heureux, Cossin, Delon (déjà frappé par le conseil de guerre de Tours), Moreau, Pombas, Rivereau et Saunion ; quatre autres à cinq ans et un an de prison. Un seul était acquitté (x).

Les six condamnés à mort se pourvurent en cassation. Les femmes de Fradin et de Sennechaut, parties pour Paris, obtinrent la grâce de leur mari, par l'in-

tercession de Madame et de la duchesse de Berry. Le

(1) Nous retrouverons plus tard quelques-uns de ces contumaces. Ils étaient destinés à de nouvelles aventures, et aussi à de nouvelles condamnations.