Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

332 LES COMPLOTS MILITAIRES

C'était maigre pour un Eldorado, et tandis que Beranger célébrait le Champ d’Asile, on apprit qu'il n'existait déjà plus.

Les États-Unis, pour dédommager les malheureux colons, leur accordèrent un territoire dans Alabama, sur le Tombedge. Le général Lefebvre-Desnouettes traita avec le Congrès de l'établissement nouveau, de ses limites, de la distribution des concessions, etc. Il reçut le nom de canton de Marengo, et la capitale celui d’Aëgleville. Les sues en rappelèrent les principales victoires de l’Empire. Mais ce fut la dernière étape des réfugiés.

Singulière destinée que celle de ces soldats de la grande guerre, qui essayaient vainement de tromper l’inaction pour laquelle ils n'étaient pas faits.

Lefebvre-Desnouettes, tout le premier, ne pouvait s’habituer à l'exil. Il avait été un de nos plus brillants cavaliers avec Lasalle, Montbrun, FournierSarloveze, Exelmans et Nansouty. Lieutenant de dragons en 179%, il était aide-de-camp de Bonaparte à Marengo. Général d'avant-garde, il avait été pris par les Anglais en Espagne (1808), et conduit en Angleterre. Evadé, il avait conduit ses chasseurs sur tous les champs de bataille jusqu'à Waterloo.

Il joignait à sa bravoure impétueuse les qualités morales qui forcent l'estime. Hyde de Neuville disait

de lui : « Ce caractère était de ceux qu'on admire