Les Croates et l'Autriche-Hongrie
92 LES GROÂTES
comme la plupart des Magyars désiraient l’application des lois de 1848, qui niaient l’indépendance de la Croatie, un grand abime se creusa entre la Hongrie et la Croatie. Il est, cependant, à remarquer que Deak, parlant de la Croatie dans son projet d'adresse du mois de mai (1861), dit: « La Croatie a son propre territoire. Elle ne fut jamais incorporée à la Hongrie, mais elle nous a toujours appartenu. Elle était notre associée qui partageait nos droits comme nos devoirs, nos bonheurs et nos malheurs. Si la Croatie est disposée à prendre part à notre législation, si elle veut préalablement s'entendre avec nous desconditions, sur la base desquelles elie serait prête à résoudre le problème des rapports hongro-croates au point de vue du droit public, si elle veut entrer avec nous en relation de peuple à peuple, alors nous ne refuserons pas ses propositions (1). » L'adresse de la Diète croate fut mal accueillie à Vienne. Maisla Courimpériale avait besoin de s’occuper plus attentivement de l’adresse croate. Dans sa réponse du 8 novembre 1861 leroichercha à persuader aux Croates qu'il ne voulait point, par le Diplôme d'octobre et la Patente de février, supprimer leurs anciens privilèges. Son intention était de garantir aux Croates les mêmes privilèges et prérogatives, qui ont été accordés à la Diète croate en
(1) F. Sisie, Pregled, 316.