Les Croates et l'Autriche-Hongrie

26 c LES CROATES

En entrant dans une union personnelle avec la Hongrie, la Croatie ne fut pas soumise à la juridiction de l’archevêché d’Esztergom. Elle resta sous celle de l’archevèché de Split. La juridiction de cet archevêché fut limitée en 1154 par la création de l’archevêché de Zadar (suffragants à Arbe, Cherso et Veglia), sous les auspices de Venise, et pour des raisons politiques. Mais par contre, les évêchés de Slavonie, celui de Zagreb (fondé en 1094 par Ladislas, roi de Hongrie), et celui de Syrmie et de Bosnie (à Djakovo) furent, dès la première moitié du XIIIe siècle, placés sous la juridiction de l’archevêché de Kalocsa.

Par tout ce qui précède, on voit que la Croatie, sous la dynastie d’Arpad, en union personnelle avec la Hongrie, fut complètement libre, au point de vue politique, administratif, judiciaire, militaire et financier. Mais sous le règne de Béla IV (1235 à 1270), on remarque la tendance à fortifier l'autorité centrale en Hongrie et à amener la Croatie en relations intimes avec elle. Cependant, avec l’affaiblissement de l'autorité centrale en Hongrie sous Ladislas IV (1272 à 1290), l'autorité de certains magnats croates devint presque celle de souverains. Ainsi par exemple le prince de Bribir, Paul Subic, gouvernait presque indépendamment du roi de Hongrie sur les territoires de la Neretva jusqu'à la montagne Kapelle, et de la mer jusqu’à la Drina.

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