Les fêtes et les chants de la révolution française

146 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

adressé bien d’autres !, et où ils se trouvèrent juste à point pour être utilisés.

Toujours est-il que ces vers servirent à deux fins. Ils furent le texte sur lequel Gossec composa le chant simple et populaire du « petit chœur», et en même temps ils remplacèrent ceux de Chénier sur la musique déjà composée du «< grand chœur ». Je n’examine pas ici comment cela put se faire : qu'il me suffise d'assurer que le fait est certain, que tous les documents sont d'accord pour l’affirmer?. Le plus péremptoire est la partition autographe de Gossec, où l’on voit les vers de Chénier écrits d’abord,puis remplacés par ceux de Desorgues. Le matériel de parties copiées pour l'exécution du 20 prairial fournit d’autres observations concordantes. Enfin nous verrons plus tard l'adaptation devenir définitive, et l'Hymne à l'Étre suprême à grand chœur être publié et exécuté sans qu'il soit plus fait aucune mention de Chénier.

Que les musiciens de l’Institut aient fait tout ce qui était humainement possible pour que ce remaniement fût effectué avant le 20 prairial et que la nouvelle œuvre de leur maitre conservâtau programme la place qui lui était assignée, cela ne peut faire doute, et les documents le confirment.

1. Les procès-verbaux du Comité d’Instruction publique signalent, à partir du à prairial, la réception d’un grand nombre de poésies en l'honneur de l’Étre suprème. Nul doute que l'Institut nalional en ait recu également pour être mis en musique. N'oublions pas que des chants étaient nécessaires, et prévus par le Plan de David et le Détail des cérémonies, pour la partie de la fêle à l’Etre suprème célébrée aux Tuileries : il est permis de penser que cest en vue de celte nécessité que Desorgues, à une date peul-être moins tardive que ne le content les narrateurs, envoya ses vers, arrivés Si à propos.

2. Sur tous les détails quise rattachent à ces questions compliquées, voyez l’'Appendice.