Les fêtes et les chants de la révolution française

LA FÊTE DE L'ÊTRE SUPHÈME. 453

texte (imprimé, avec des parties en blanc pour recevoir les noms : je prends pour exemple la section dans jaquelle fut appelé le plus grand des maîtres qui aient pris part à ces travaux) :

LIBERTÉ. ÉGALITÉ. INSTITUT NATIONAL DE MUSIQUE.

Le 19 Prairial, an 2° de la République, une et indivisible. CITOYEN PRÉSIDENT

L'Institut national députe vers la Section des Thuilleries deux de ses membres, les citoyens Méhul et Guthmann pour, y enseigner au peuple l’'Hymne adoptée par le Comité de Salut publie, le {7 Prairial, pour Ôtre chantée à la Fête de l'Être suprème.

SALUT ET FRATERNITÉ, Au nom de l’Institut, VEny, secrétaire. Au dos : élève Blin.

Ils allèrent ainsi dans tout Paris : en même temps que Méhul à la section des Tuileries, on pouvait voir Catel à la section Marat, Devienne à la section Guillaume Tell, Dalayrac à celle des Lombards, Kreutzer à celle des Piques, puis Rode, Lefevre, Jadin, Rigel, les deux Duvernoy, les deux Blasius, Gebauer, Sallentin, compositeurs, virtuoses, simples professeurs d’instruments, répandus de Popincourt au Gros-Caillou, de l'Observatoire au faubourg du Nord. Des traditions que ne confirment pas les documents (incomplets d’ailleurs), mais dont il serait excessif de négliger entièrement l'information, ajoutent à ces noms Cherubini et Lesueur. Et pourquoi ne se seraient-ils pas montrés, eux aussi? Croit-on donc que ce soir-là il put rester un seul musicien à la maison, et qu’il fallut user de contrainte pour que, dans l'entraînement général, tous, fût-ce par partie de plaisir, aient eu à cœur de prendre leur part à la préparation de ce gigantesque congrès musical? Quant à Gosse, il n’est pas désigné dans les lettres de dépu-