Les fêtes et les chants de la révolution française

154 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

tation, par la bonne raison qu'ayant le commandement général des troupes, il n’avait pas à veiller à l’instruction d’une unité particulière; mais pouvons-nous douter qu'il ait passé sa soirée à courir de section en section, pour animer tout le monde par sa présence et ses conseils, et se rendre compte lui-même de l’ensemble des opérations qu’il aurait à commander le lendemain ?

Les maîtres, au nombre d'un ou deux, parfois trois, étaient accompagnés d'élèves en pareil nombre: parmi ces derniers sont désignées parfois des jeunes filles : citoyenne Leblanc, citoyenne Dainville, Lobbé cadette, Augustine, Élisabeth, etc. Les noms de ces élèves sont inscrits au dos des lettres de députation. Ils arrivaient dans les sections, munis de leurs instruments, violon, clarinette, cor, pour donner le ton : mieux encore, ceux qui avaient de la voix, entonnaient à plein gosier l'air nouveau ou le refrain connu; le peuple, attentif, écoutait, puis, au geste du chef, redisait avec conviction le chant entendu. [

Et ce fut partout une réunion cordiale, où régna unê bonne volonté mutuelle qui ne se démentit pas : elle nous est attestée par les « témoignages flatteurs rendus par les sections au zèle civique des artistes musiciens » que contient le carton des Archives nationales où nous avons trouvé l’ensemble de ces documents. En voici quelques extraits, rapportés dans toute leur naïveté, leur incorrection même :

L'assemblée générale de la section Chälier satisfaite de lPexécution de différentes pièces de musique en l'honneur de l’Etre suprème a arrêté à Punanimité la mention civique dans son procès-verbal et l’accolade fraternelle du Président au ciloyen Braun, instituteur, à la citoyenne Belmont et Braun ses élèves.

Les citoyens Solere et Domnich, députés de l’Institut national de musique vers la section de lIndivisibilité, se sont réunis aux jeunes citoyens et citoyennes pour essayer de leur donner l’en-