Les fêtes et les chants de la révolution française

162 FÊTES El CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

tambours et se dirigea processionnellement des Tuileries au Champ de Mars. La marche était merveilleusement réglée, se développant avec l'ordre et la symétrie déjà constatés. Des musiques retentissaient partout. En avant, des fanfares de cavalerie sonnaient; cent tambours, élèves de l'Institut de musique, précédaient les vingt-quatre sections de tête. Au milieu d'elles, on entendait un corps de musique prêt à partir pour l'armée du Nord, et qui, trois semaines plus tard, allait jouer la Marseillaise à Fleurus. Au milieu des vingt-quatre dernières sections, précédées de même par cent tambours, marchait le char des enfants aveugles exécutant un hymne à la Divinité, du citoyen Bruni. Cette double masse populaire, séparée en deux parties par les représentants de lautorité nationale, était divisée ellemême en deux colonnes parallèles : celle de droite se composait des pères, conduisant leurs fils, armés d'une épée et tenant une branche de chêne, symbole de la force et de la liberté; celle de gauche comprenait 1esu mères, portant des bouquets de roses « symbole des grâces », accompagnées de leurs filles « qui ne doivent jamais les abandonner que pour passer dans les bras de leur époux », et portant elles-mêmes des corbeilles remplies de fleurs, symbole de la jeunesse. Au centre de chaque section, les « adolescents », armés de fusils formaient leur bataillon carré.

Au milieu de cette masse populaire s'avançait la Convention, Robespierre en tête. Devant elle, le groupe dés cent quinze membres et des six cents élèves de . l'Institut de musique marchait au pas, jouant des _ marches. Au milieu de la Convention, un char de forme antique, drapé en rouge et traîné par huit bœufs aux cornes d’or, portait triomphalement (symbole naïf b conforme à l'esprit du temps) les objets essentiels à la

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