Les fêtes et les chants de la révolution française

174 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

tiques pour que nous ne lui consacrions pas encore un récit de quelque développement.

Au 1% juillet 1794, pour la première fois depuis cinq ans, la France avait un gouvernement fort. L'ordre intérieur semblait rétabli; la victoire avait porté partout la gloire du nom français. La fête, loin de soulever les passions, devait donc être célébrée dans un esprit de pacification et de calme. Pour exprimer ce sentiment, rien n'était plus efficace que la musique, l'harmonie elle-mème : en conséquence, le Comité de Salut public décida qu'un grand concert serait donné, le soir, au jardin des Tuileries. Il n'y aurait, cette fois-là, ni cérémonie, ni discours : dela musique seulement, le « Concert du peuple ».

Tout d’abord, la Commission d’Instruction publique présenta un rapport. « La fête du 14 juillet sera la joye du peuple. » Dans la journée, tous les théâtres donneront des spectacles gratuits; le soir, le Jardin national sera illuminé et l'Institut national y exécutera un concert « composé surtout de morceaux sublimes et connus ». Ce rapport ayant été approuvé et contresigné par Barère, Carnot, Couthon, Billaud-Varenne et SaintJust, le Comité de Salut public, à la date du 15 messidor an Il, chargea l'Institut national de musique de former « un orchestre nombreux en instruments et chant pour les Concerts du peuple ». A cet effet, il l’autorisa à s'adjoindre «les musiciens et chanteurs des spectacles de Paris dont il jugeait les talents utiles à l'exécution du présent arrêté. » Signé : Barère, Carnot, Prieur, Saint-Just.

Le lendemain 16 messidor, Sarrette et Gossec accusent réception : « Nous continuerons pour que Ce concert soit digne du grand peuple ». Prudemment, se souvenant des difficultés de la fête de l’Être suprême,