Les fêtes et les chants de la révolution française

182 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

Pourtant ce n'est là qu'un élan passager : le mineur l'emporte, accentuant vigoureusement la déclamation tragique du vers final :

Tyrans, descendez au cercueil!

Enfin, le refrain ramène l'expression de joie triomphale : la mélodie, d’une ligne un peu vulgaire en commençant, se dégage bientôt et s'élève, franche, sonore, abondante, évoluant sur les notes les plus vibrantes des voix; le chant s'achève sur la même inspiration héroïque qui en avait dicté les premiers accents.

Il ne semble pas que le Chant du départ, bien que promis à de longues destinées, ait causé grande impression à ses débuts. Il est vrai que, œuvre nouvelle, il arrivait à un assez mauvais moment, en messidor an II, pour réaliser les intentions, d’ailleurs si louables, des autorités qui voulaient qu’on fit entendre surtout au « Concert du peuple » des morceaux « sublimes et connus » : or la seconde condition n'était point remplie, et quant à la sublimité, elle ne se décrète pas, — elle ne se devine même pas. Seules les Archives nous ont fourni des documents qui ont permis d'y voir clair en nous faisant assister aux discussions du programme de la fête du 14 juillet (26 messidor), au cours desquelles l'hymne de Méhul figura sur toutes les propositions : jusqu'au jour où j'eus découvert et publié pour la première fois ces pièces !, l’époque des premières audi-

vant. L'examen de la partie originale ne laisse aucun doute à égard de la modulation. La tradition remplace quelquefois des heautés par des platitudes....

4. Voir ci-dessus pp. 174 et suiv. J'ai publié pour la première fois ces documents dans le Ménestrel du 3 juin 1894. IL convient d'ajouter que l'ouvrage qui les contenait était entièrement imprimé depuis le mois de décembre précédent, et qu'un tirage à part en