Les fêtes et les chants de la révolution française

L'ART RÉPUBLICAIN EN L'AN I. 183

tions était incertaine. Nul autre document contemporain n'en à mentionné l'exécution au Concert du peuple; dans son compte rendu déjà mentionné, le Mercure parle de tout excepté du Chant du Départ. Mème il se pourrait que cette exécution du 14 juillet n'eût pas été la première. Dans le même mois de messidor, à la nouvelle des victoires de Fleurus et de la rapide conquête de la Belgique, la Convention avait ordonné d’'urgence la célébration de deux fêtes, dont il sera parlé plus loin avec quelque détail, et qui eurent lieu le soir aux Tuileries, le 11 et le 16 (25 juin et 4 juillet) : la dernière avait été décrétée le jour même. Nous n’en connaissons pas les programmes, et aucune relation ne nous en a été transmise; mais un compte de copie et gravure de musique retrouvé aux Archives comprend les parties du Chant du Départ parmi les fournitures du 16 messidor, et ce document (encore que, restant isolé, il ne soit pas péremptoire) nous offre une présomption assez sérieuse pour que l’on puisse admettre la possibilité de cette dernière date comme celle de la première audition de l'hymne victorieux de Chénier et de Méhul?.

avail été déposé à celte daie à l’Académie des Beaux-Arts, qui l'honora d’une récompense (prix Kastner-Boursault) décernée dans la séance du 16 juin 1894. Cela soit dit pour répondre à des contestations de priorité qu'il n’était. peut-être point indispensable de soulever, et qui, se réclamant d'autre part de mai 1894, se trouvent ainsi tranchées en ma faveur par une avance de cinq mois.

>. C'est M. Constant Pierre qui a publié cette pièce. Lorsque j'ai écrit, comme je viens de le répéter ci-dessus, que je ne la considère pas « comme un document décisif », par la raison qu’on à pu voir souvent « que de la musique copiée pour un concert n'y ait pas été exécutée », je ne pense pas avoir fait un raisonnement qui mérite d’être qualifié d° « aroulie », mais au contraire avoir parlé d’après une expérience maintes fois renouvelée, dont l'époque la plus voisine de celle où présentement nous reporte celte histoire nous fournit justement deux exemples assez caractéristiques : l'Hymne à Ll'Étre suprême à grand chœur de Chénier et Gossec fut copié pour la fête du 20 prairial et n’y fut