Les fêtes et les chants de la révolution française

48% FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

Mais, s'il est vrai que l'hymne de Chénier et Méhul passa d’abord presque inaperçu, il ne s’en propagea pas moins avec rapidité, et conquit bientôt la plus grande popularité qu'il ait été donné d'obtenir à aucun des chants composés en vue des fêtes nationales. Nous le verrons bientôt reparaître dans presque toutes les solennités civiques qui suivirent, à commencer par celle du cinquième jour complémentaire an II (21 septembre), en l'honneur de Marat.

Quand le mouvement révolutionnaire rétrograda, certains, jugeant que la Marseillaise avait été souillée dans les excès de 93, voulurent l’opposer au chant de Rouget de Lisle : rivalité toute pacifique, d’ailleurs, et à laquelle Méhul ne se prèta pas, car il tint à honneur de rester toujours ami de l’auteur du chant national.

La vérité est que, si beau que soit le Chant du Départ, il n'égale pas la Marseillaise. Par l'ardeur, le jaillissement de l'inspiration, le chant du soldat est bien supérieur à celui de l'artiste. Tous deux possèdent les mêmes qualités; mais, chez Méhul, la spontanéité est tempérée par les habitudes d'école : rien, au contraire, n’en entrave la manifestation chez Rouget de Lisle.

pas exécuté; la musique préparée pour la fête en l'honneur de Bara et Viala le 10 thermidor fut également copiée, répétée et payée; elle ne fut pas davantage exécutée. Et quand nous voyons qu'il s’agit ici d’un concert dont l'exécution eut lieu dans la journée même où il fut ordonné, et à la préparation duquel les instrumentistes de l’Institut de musique et les chanteurs qui devaient leur être nécessairement adjoints n’eurent probablement pas une seule heure à consacrer, nous pouvons concevoir des doutes quant à l’exécution à pareil jour d’une œuvre nouvelle telle que le Chant du Départ, ces doutes étant redoublés par le fait, de nouveau constalé, qu'aucun autre renseignement contemporain n'est venu confirmer la réalité de cette première audition prétendue. — Sur ces incertitudes, voir encore l'Appendice, paragraphes consacrés au Chant du Départ (fin), à l’'Hymne à la Victoire de Catel et au Chant des Victoires de Méhul.