Les fêtes et les chants de la révolution française

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L'ART RÉPUBLICAIN EN L'AN II. 185

Au reste, indépendamment même des circonstances extérieures, on s'explique assez que des esprits modérés, des hommes de gouvernement, aient préféré aux explosions de la Marseillaise les accents plus sages du Chant du Départ. Aussi Bonaparte conserva-t-il l'hymne de Méhul au répertoire des musiques militaires jusqu’à la fin du Consulat : il jugeait, dit-on, qu'il excitait le courage de ses soldats.

Et nous retrouverons son nom à la dernière page de ce travail, car il fut exécuté lors de la première distribution des croix de la Légion d'honneur, au camp de Boulogne, en 1804. C'est aux accents du Chant du Départ que se fermera définitivement la série des fêtes nationales inaugurées par la Révolution.

IV

Faisons maintenant le récit de manifestations moins hautes, dont quelques-unes nous ramèneront un peu en arrière dans l’ordre du temps.

A la fin de quatre-vingt-treize, à l'époque de la levée en masse et de la réquisition générale, tandis que les hommes du peuple étaient enrôlés dans les armées, des écoles militaires s'’ouvraient spontanément pour les jeunes gens préparés à recevoir une instruction technique supérieure. La Convention avait proclamé : « Les maisons nationales seront converties en casernes, les places publiques en ateliers d'armes; le sol des caves sera lessivé pour en extraire le salpêtre ». De cette idée sortit immédiatement l’École pour la fabrication des canons, poudres et salpêtres ; puis ce fut l’école de Mars, qui passa quelque temps pour former la garde prétorienne de Robespierre; enfin, l'École centrale des travaux publics. Cette dernière devint illustre sous le nom