Les fêtes et les chants de la révolution française

186 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

de Polytechnique; les deux autres furent éphémères. Elles n’en eurent pas moins le temps de célébrer leurs fêtes patriotiques. Plus tard nous aurons à parler de la tête de l’école de Mars, qui n’eut lieu qu'après le 9 thermidor: pour l'instant, c'est la fète de l’École pour la fabrication des canons, poudres et salpètres qui va nousoccuper.

Elle eut lieu le 30 ventôse an II (20 mars 1794). Son épisode principal se déroula dans l'intérieur mème de la Convention. Les élèves, voulant montrer à la nation qu'ils étaient dignes de sa confiance, vinrent faire hommage à l’Assemblée d'objets provenant de leur industrie. Ils lui présentèrent un canon qu'ils avaient fondu, de la poudre, du salpêtre extrait et raffiné par eux : ces objets étaient « ornés avec un appareil révolutionnaire », parés de fleurs, guirlandes, palmes, couronnes de chène, ainsi que des attributs de la liberté, de l'égalité, du courage, de la force. « Ici, le salpêtre était porté sur une peau de lion; là, il s'élevait en pyramide, en montagne »; ses blocs étaient figurés en faisceaux, colonnes, piques, bonnets, arbres et feuillages. Les sections de Paris accompagnaient les élèves, apportant aussi des dons patriotiques; tous défilèrent dans la salle des séances, aux sons d’une musique guerrière. Une épave de cette fête nous est restée, sous les apparences de Stances chantées à la fête des élèves pour la fabri cation des canons. poudre et salpétre, paroles de F. Pillet, musique de Catel. Cela commence par cette apostrophe aux tyrans, pleine de superbe :

Près de voir lancer le tonnerre Qui doit punir tous vos forfaits,

Vous osez demandez la paix? Non, tyrans : vous aurez la guerre!

Dalayrac répondit à Catel par les Canons, ou la réponse: au salpétre (paroles de Coupigny).

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