Les fêtes et les chants de la révolution française

L'ART RÉPUBLICAIN EN L'AN I. 187

Amis, vos vers et vos chansons

Du salpôtre ont chanté la gloire, Mais vous oubliez les canons

Sj chers au dieu de la victoire! Jlonneur done au salpètrier;

A son art nous devons la poudre : Honneur encor au canonnier

JR is) Dont la main dirige la foudre! (6e

gj la chose avait plus d'importance, nous pourrions esquisser quelques critiques. Mais à quoi bon troubler ces jeux, et quelle nécessité de dire que Dalayrac est beaucoup mieux inspiré lorsqu'il s’agit d'exprimer l'émotion d'un cœur sensible, et que plusieurs qualités manquent à Catel pour être un grand musicien, à COmMmencer par le génie ?

JL est singulier qu'un pareil sujet ait inspiré tant de musique ! Voici qu'un maître, plus illustre encore que les précédents, chante aussi le Salpétre républicain : Cherupini. Puisque nous avons fait des citations des autres couplets, il serait trop injuste de n'en point faire de mème pour ceux-ci, dont la poésie n'est pas moins digne de mémoire!

Lavez la terre en un tonneau : En faisant évaporer l’eau, Bientôt le nitre va paraitre. Pour visiter Pitt en bateau (bis)

J1 ne nous faut, il ne nous faut, I] ne nous faut que du salpôtre (bis).

Il est bien vrai que Cherubini a mis en musique des vers d’opéra-comique qui ne valent pas beaucoup mieux que ceux-ci : tels les couplets de son Porteur d'eau, encore au répertoire des théâtres d'Allemagne; cependant c’est sous un autre jour que nous sommes habitués à considérer l’austère auteur de Médée, de la Messe des Morts et de l’'Hymne funèbre du Général Hoche. I n'en fit pas moins son début dans le domaine de la musique