Les fêtes et les chants de la révolution française

L'ART RÉPUBLICAIN EN L'AN I. 491

ses détails: L'ouverture de la fête était fixée à trois heures de l'après-midi, David ayant reçu maintes fois, il l'avoue, je reproche de faire durer ses fêtes trop longtemps et de commencer trop tôt. La réunion avait lieu au jardin des Tuileries : musique, chant d’ « une strophe analogue à la fête », oraison funèbre, remise de l’urne funéraire, enfin, cortège se dirigeant vers le Panthéon. Pour cette première partie, Méhul avait composé un hymne, déjà imprimé au Magasin de musique à l'usage des fêtes nationales. Les paroles étaient d’un certain Davrigny. Il devait être chanté par le peuple et lui être enseigné comme l'avait été l'Hymne à l'Être suprême à la fête du 20 prairial. La répétition eut-elle lieu la veille? On peut en douter : le soir du 9 thermidor, c’est la musique du tocsin, non celle des chansons, qu'on entendit retentir dans Paris.

David avait déployé pour le cortège toutes les ressources de son imagination. Au milieu, entre les sections de Paris, immédiatement avant la Convention, devaient marcher tous les artistes des théâtres, costumés et divisés en six groupes : 1° musique instrumentale ; 20 chanteurs: 3° danseurs; 4° chanteuses; 5° danseuses; Go poètes récilant les vers qu'ils auront composés en l'honneur des jeunes héros. L'Assemblée venaitensuite; puis les soldats blessés: enfin, le peuple. « De distance, en distance, disait le Plan de David, les tambours feront entendre leurs roulements funèbres et la musique ses sons déchirants. Les chanteurs exprimeront nos regrets par des accents plaintifs, — les danseurs, par des pantomimes lugubres et militaires. » Idée curieuse, en vérité, de célébrer une fête funèbre par des pyrrhiques dansées par Vestris et par des ballerines formées aux traditions de la Camargo!

Pendant la marche, continue le Plan, les chœurs font