Les fêtes et les chants de la révolution française

L'ART RÉPUBLICAIN EN L'AN II. 193

de la musique et de la danse, étroitement rattachées entre elles par un lien commun, le rythme. {1 ne faut donc pas condamner cette idée, au point de vue de l’art absolu, quelque ridicule qu'elle semble au premier moment. Son application était-elle possible? Cet idéal antique était-il réalisable sous notre ciel de l'Ile-deFrance, à travers les rues de Paris, avec les trombones, les clarinettes et les bassons de la garde nationale pour rythmer les danses, etles danseuses de l'Opéra pour les exécuter?

Nous l'ignorons, Car l'expérience n'en fut pas faite. Le 10 thermidor, il ÿ eut. dans Paris une autre manifestation populaire, mais non au Panthéon : Sur la place de la Révolution, où le peuple alla voir tomber la têle de Robespierre. Ce soir-là, on ne dansa pas: Cerlains purent respirer plus à l'aise. Mais tout l'effort de cinq années fut définitivement perdu

4. Comme il faut toujours que le comique se mêle au tragique, je signalerai une pièce curieuse conservée aux Archives : une réclamation adressée par des artistes qui, ignorant le 10 thermidor à trois heures Ce qui s’élait passé dans la journée du 9 (larrèt de Ja Révolution, tout simplement), s'étaient rendus en costume au lieu de rassemblement pour la fôte, conformément aux instructions reçues : ayant élé obligés de retourner chez eux, ils demandaient aux pouvoirs publies au moins le remboursement de leurs frais de voilures. Mais les vainqueurs de thermidor ne voulaient rien entendre, se refusant à reconnaitre la delle contractée sous Robespierre ! (Voir Arch. nat. F1, 84.)

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