Les fêtes et les chants de la révolution française

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plée après Thermidor, reconnaissait en principe la nécessité de ces fèles, mais, par haine pour tout souvenir se rattachant à la domination de Robespierre, prétendait rompre avec les traditions antérieures. Le 27 vendémiaire, il lança à la tribune une violente diatribe contre David, très injuste, et peu généreuse, car David était alors en prison.

« Déjà, s'écriait-il, les fêtes publiques, plus sagement dirigées, moins chargées d’oripeaux civiques et de guenilles à prétention, échappent au despotisme des imaginations bizarrement stériles et du caprice en délire, et commencent à porter, je ne crains pas de le dire, un caractère conforme au génie du peuple, un caractère à Ja fois simple et grand. »

Un peu plus tard, le 1°" nivôse, il précisait ses critiques, disant :

« Un décret n'est pas un tableau, une loi n’est pas une description.

« Quand il s’agit de fêtes publiques, quand un peuple tout entier doit se réjouir, il est absurde de lui prescrire tous ses mouvements ainsi que l’on commande l'exercice à des soldats. Il est nécessaire de ne pas resserrer la pensée publique dans le cercle d’un règlement minutieux et de laisser pour l'exécution des fètes toute la latitude qu’exige le génie du peuple français. »

L'observation n’est pas sans justesse : les rancunes de Chénier et des thermidoriens leur ont fait apercevoir du premier coup les côtés faibles des conceptions de David. Il est fächeux qu'ils aient méconnu du même coup ce que ces conceptions contenaient de grandeur et d'art véritable.

À la fête des Victoires du 30 vendémiaire, les beaux groupements artistiques réglés par David pour les fêtes de la période précédente firent place aux exercices

DU 9 THERMIDOR AU 18 BRUMAIRE. 205