Les fêtes et les chants de la révolution française

208 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

les vers indiquent l’époque : « En vain le Tanaro rebelle — pensait arrêter nos efforts ».

Pour la même fête, Cherubini composa son J/ymne à la Vicloire, dont les paroles célèbrent les succès militaires qui ramènent la paix. Enfin Catel écrivit, sur les vers de Lebrun, le Chant du Banquet républicain pour la Féle de la Vicloire. Le programme de la fête en accompagnait le texte de cette double épigraphe : « O jour d'éternelle mémoire! » et : Nunc est bibendum! ‘

Après le traité de Campo-Formio, quand Bonaparle revint d'Italie ayant, pour la première fois depuis quatre-vingt-douze, assuré pour quelque temps la paix, il fut recu en triomphateur. La fète qu'on lui donna ne fut plus, à proprement parler, une fête nationale, mais plutôt une fête officielle : elle eut lieu, le 20 frimaire an VI, dans le palais du Directoire, et fut très brillante. Cette fois, c'est Méhul qu'on chargea de faire harmonieusement accueil au guerrier pacificateur; il s'associa de nouveau à son digne collaborateur Chénier, et les auteurs du Chant du Départ et du Chant des Vicloires chantèrent cette fois le Chant du Relour.

Tu fus longtemps l'effroi, sois Pamour de la Lerre, O République des Français!

Que le chant des plaisirs succède aux cris de guerre; La victoire a conquis la paix,

Mais la plus originale de toutes les fêtes célébrant les victoires fut la « Fête de la liberté et entrée triomphale des objets de science et d’art recueillis en Italie », qui eut lieu le 10 thermidor an VI (29 juillet 1798). Si l'on avait vu souvent décerner les honneurs du triomphe à un homme, c'était bien la première fois au monde qu'une fête prenait pour objets les produits du génie humain : des tableaux, des livres, des statues. Dix chars, en tète