Les fêtes et les chants de la révolution française

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suprème inspiration, et celle de Gossec était bien alfaiblie), du moins, très probablement, sa dernière production lyrique. On reconnaîtra dans le choix du sujet l'idée dominante qui, depuis dix années, avait dicté les meilJeures pages au créateur de la musique républicaine, au premier chantre de la Liberté.

Mais chez ses successeurs, et jusque sous l'Empire, la veine de la musique nationale ne fut poin ilarie. L'auteur des trois chants du Départ, des Vicloires et du Relour composa le Chant du Relour de la Grande armée, sur des vers d'Arnault, et, plus tard encore, un Chant triomphal qui fut exécuté à l'Opéra en 1810-4811. Et Lesueur qui, en l'an IV et en l'an VI, avait chanté les victoires des armées républicaines, composa pour le 14 avril 1802, le Chant de la Paix, ainsi qu'un Chant de Triomphe pour les concerts de la cour de Napoléon I", sur des paroles de Lebrun.

L'on voit, par cette longue énumération, que le chant patriotique, genre déconsidéré de nos jours, était loin d'être méprisé il y a un siècle, et que les plus grands maîtres d'alors ne dédaignèrent pas de le cultiver, d'y appliquer tous leurs efforts et d'y mettre le meilleur de leur génie.

DU 9 THERMIDOR AU 15 BRUMAIRE. 211

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Si les l'êtes célébrant les succès des armes françaises, multipliées comme elles furent, devinrent banales, les deuils de la patrie donnèrent lieu à des manifestations dont une, au moins, fut aussi émouvante qu’aueune de celles des premiers temps de la Révolution. C’est la fête funèbre célébrée après la mort de Hoche, le 10 vendémiaire an VI (1 octobre 1793).