Les fêtes et les chants de la révolution française

DU Ÿ THERMIDOR AU 48 BRUMAIÏIRE. 245

& titre : Sur le MUSICA FUNEBRE

composta dal maestro di capella D. Giovanni Paisiello al servizzio delle LL. MM. Siciliane Alloceasione della morte del fù Generale Hoche, cercatagli dal Sig' Generale in Capite BUONAPARTE.

Je continue en français :

« Les idées exprimées dans cette musique, après un petit prélude, lequel exprime la surprise à l'annonce de Ja mort du susdit général, sont le résultat d'une marche funèbre militaire, laquelle, toutes les fois que vient une nouvelle reprise, produit des sentiments variés de douleur, de désespoir, de confusion, de tristesse, d'agitation, affliction, plainte, abattement, tous analogues à jadite perte.

« In Napoli, gli 11 nov° 1797.»

Au bas de la page, tracés d'une écriture ferme et appuyée, ces mots autographes :

« Donné au Conservatoire de musique par le citoyen BONAPARTE. »

Ce morceau a son histoire. Quand, parmi les acclamations et les fètes triomphales, le vainqueur de l'Italie fut de retour à Paris, voulant montrer qu'un futur empereur a des clartés de tout, il envoya le morceau de Paisiello au Conservatoire en demandant qu'on l'y exécutat. Sarrette et le comité de l'École, dans une intention toute courtoise, aussi bien pour honorer Bonaparte, en faisant plus et mieux qu’il ne demandait, que pour lui montrer ce dont les musiciens français étaient capables, ne se contentèrent pas de déférer à son désir : ils firent exécuter en mème temps quelques-unes des œuvres produites par les maîtres de la maison, notamment, par une association d'idées naturelle, l'Hymne funèbre pour la mort du général Hoche, de Cherubini.