Les fêtes et les chants de la révolution française

222 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

Voltaire avait fait, dans Brulus, une tirade visiblement imitée de celle-ci, et fort à la mode pendant la Révolution : un rien suffit pour mettre Racine au ton du jour!

En 1797, la cérémonie publique eut lieu, avec peu d'éclat, à la cathédrale de Notre-Dame; en 1798, à l’église Saint-Sulpice, alors « Temple de la Victoire ». Pour ce dernier jour, l'arrêté directorial avait spécifié que le Conservatoire exécuterait « un chant d'imprécations contre les parjures ». Ces mots résument le caractère de toutes les œuvres lyriques spécialement composées en vue du 21 janvier : aucune ne fait allusion à la mort de Louis XVI; on s’y bornait, à jurer de défendre toujours l'indépendance et la liberté :

S'il en est qui veulent un maitre. Qu'ils aillent mendier des fers, Ces Français indignes de l'être!

Ces vers sont le début du Chant nalional pour l'Anniversaire du 21 Janvier, de Lebrun, qui, mis en musique par Lesueur, fut exécuté à cette cérémonie de Saint-Sulpice, où le Serment républicain de Gossec fut également redit. Berton remit la mème poésie en musique pour l'anniversaire suivant, le dernier célébré.

Passons vite sur les autres anniversaires. Le 10 aoûl donne naissance à des compositions lyriques de Cherubini (Ghant républicain du 10 Août, paroles de Lebrun, exécuté en 1795), de Catel (Hymne du 10 Août, paroles de Chénier), de Giroust (Hymne pour l'anniversaire du 10 Aoûl, chanté à Versailles en l’an Il), de Rigel (Hymne pour la Fête du 10 Août), et de quelques autres de moindre importance. Le 9 thermidor, à des œuvres de Méhul (Hymne au 9 Thermidor, paroles de Chénier), Gossec (Hymne à l'Humanilé, pour le 9 thermidor, paroles de Baour Lor-