Les fêtes et les chants de la révolution française

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coutume au sein des Conseils, fut plus musicale que d'ordinaire. Aux Cinq-Cents, l'orchestre du Conservatoire exécuta l'ouverture du Jeune Henri, dont on con-

naît l’histoire et le succès prodigieux. « Ce morceau, :

dont l'exécution a été complète et supérieure, excile, dit le Monileur, le plus vif enthousiasme. » Après cette brillante introduction orchestrale, les chanteurs Chéron, Laïs et Laforêt dirent en trio le Cnant du 14 Juillel, de Gossec, déjà exécuté à la mème place en 93, peut-être avec les mêmes artistes. Cilons encore le compte rendu officiel : « Ce trio, exécuté avec une rare perfection, arrache, malgré le règlement, des applaudissements réitérés. » Le Chant du Départ, et le révolutionnaire Ça ira des premiers jours, complétèrent la séance.

En 1799, on était bien las : la fète du 1° vendémiaire fut célébrée dans les Conseils et dans les temples décadaires, où l’on avait élevé un autel à la Concorde auprès de l'autel de la Patrie. Aucun effort ne fut tenté pour renouveler le programme ordinaire, el les musiciens firent entendre les mêmes chants qu'ils exécutaient depuis plusieurs années. — Quelques jours après, Bonaparte débarquait d'Égypte: le mois suivant comptait parmi ses jours le 18 brumaire.

Pour achever l’'énumération des fètes politiques de la Révolution, il ne reste à mentionner qu'un petit nombre de solennités particulières et isolées. L'une des plus intéressantes fut la « Fête des martyrs de la Liberté », célébrée le 11 vendémiaire an IV. Ces martyrs étaient les Girondins, dont la loi du 18 floréal an II avait pré tendu célébrer la chute : mais, par une ironie des événements, la journée du 31 mai ne fut jamais fériée, eb ce fut au contraire à réhabiliter leur mémoire que la Convention occupa une de ses dernières séances, au