Les fêtes et les chants de la révolution française

228 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

complaintes!), il en est un dont on ne s'attend guère à voir l’auteur en cette affaire : le citoyen Brillat, de Belley, qui n’est autre que Brillat-Savarin, poète et musicien tout ensemble, mais surtout savoureux auteur de la Physiologie du Goût. Modeste, il consent que l’on chante les paroles de sa Romance sur l'Assassinat du Représentant Féraud en substituant à l'air qu'il a composé celui du Barbier de Séville : « Je suis Lindor ». Le sien est pourtant fort bon.

Sous le Directoire, on célébra deux fois, en l’an Viet en l’an VII, la fète de la Souveraineté du peuple. Catel a composé un hymne en son honneur.

Enfin, le 30 fructidor an VII eut lieu la dernière solennité de la République en l'honneur de ses héros : ce fut la pompe funèbre de Joubert, mort à la bataille de Novi. On y répéta le même cérémonial que pour Hoche, et la musique de Cherubini fut redite, adaptée à de nouvelles paroles. Déjà, cinq jours auparavant, les deux Conseils avaient consacré leur séance à célébrer officiellement ce deuil : les salles étaient tendues de noir; à l'extérieur, le canon tonnait, et les musiques jouèrent sans relàche des chants funèbres, dont un seul est désigné par le compte rendu : le chœur des tombeaux de Roméo el Juliette, de Steibelt.

VI

Parmi les fêtes dont l'usage ne commença que dans les dernières années de l'ère révolutionnaire, celles qui eussent pu devenir les plus intéressantes, les plus vraiment populaires si l’on avait su les faire entrel dans les mœurs, sont les mêmes dont on songerait volontiers à reprendre l'idée aujourd’hui sous le n01 de « fètes humaines » : fêtes de la Jeunesse, de la Vieil: