Les fêtes et les chants de la révolution française

4 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

acclamation générale, Bailly fut nommé maire de Paris, La Fayette colonel-général de la milice nationale, et l’on s’en fut à Notre-Dame chanter le Te Deum. « Le serment a été prêté au bruit du canon, des tambours et d’une musique militaire. » Voici donc paraître une autre musique que celle des hymnes liturgiques chantées par la musique du roi.

Le surlendemain, 17 juillet, c’est le roi lui-même qui, un peu inquiet et hésitant, s’en vient rendre visite à son peuple. Pourquoi cette inquiétude? Le peuple est fidèle : ce n’est point le roi que la révolte a voulu atteindre. La garde de la ville, la musique, les dames de la halle en robes blanches, tenant des fleurs et des branches de lauriers, parées de rubans aux nouvelles couleurs, accompagnent son carrosse : pendant cette marche et tout le temps qu’il reste dans la capitale, la musique lui joue le même air, celui du quatuor de Lucile : « Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille! » Ainsi l’aimable et douce mélodie de Grétry fut le premier chant national de la Révolution. Mais quand le roi parut au balcon de l'Hôtel de Ville, ayant arboré la cocarde tricolore à son chapeau, c'est une tout autre harmonie qui retentit, celle de l'immense acclamation populaire : « Le bruit du canon, le cliquetis des armes, le balancement des drapeaux, les fanfares, le son des tambours, tout annonce que le meilleur des princes reçoit en ce moment les témoignages les plus éclatants de fidélité ».

Un nouveau monde commence : la nation se reconstitue avec une fiévreuse activité. Or, le génie révolutionnaire est si actif qu'il songe à tout, et, de cette première et si rapide réorganisation générale, il va sortir sur-le-champ une institution dont l'influence sera con sidérable sur les destinées de la musique française,