Les fêtes et les chants de la révolution française

26 FÊTES ET CIANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

rier des 83 déparlements, donnent des renseignements analogues, insistant sur la popularité déjà universelle du Ga ira. Il fut bientôt adopté par les musiques militaires, qui le jouaient dans les marches, à la parade, dans les fêtes civiques. La musique de la garde nationale de Paris, en lexécutant sous la direction de son lieutenant maître de musique Gossec, dans les cérémonies patriotiques, devant les Tuileries, en la présence du roi (qui aurait préféré entendre l'air plus doux : « Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille »), plus tard enfin jusque dans l'enceinte de la Convention, contribua à en faire une espèce de chant officiél de la Révolution. Il fut joué sur le champ de bataille de Valmy, après la victoire. Enfin c'est l'abus qu'on en fit qui causa la naissance de la Marseillaise, dans cette musicale autant que patriote ville de Strasbourg, où, pendant toute la journée du ?5 avril 1792, tandis qu'il proclamait la guerre, le maire Dietrich l’entendait répéter obstinément à ses oreilles, et en éprouvait une impatience qui, le soir, le détermina à réclamer de Rouget de Lisle la composition d'un autre chant plus digne d’être le chant de la nation française. Et il est bien vrai que le sublime cri d'angoisse et d'élan patriotique qui surgit dans la nuit suivante devait nécessairement éteindre les sons grèles de la petite contredanse parisienne promue pour un temps à la dignité inattendue d'hymne national.

Revenons à la fête elle-même.

Le grand jour arriva, ou, pour mieux dire, la grande semaine. Les envoyés des départements — certains avaient traversé à pied plus de la moitié de la France __étaiententrésdans Parisetavaient présentéauroileurs premiers hommages. Tout était prêt pour le quatorze: