Les hommes de la Révolution
Et Ale" |
fut maître de la situation et he put en profiter (1). Tout ce qu’il put faire, avec ceux qu'on a appelé les directeurs du massacre, ce fut de séparer les petits délinquants des grands coupables et de sauver le plus de monde possible (2).
Quant aux Girondins, à ceux qui, le péril conjuré, exprimèrent un si violent dégoût pour septembre et s’en firent une arme contre leurs adversaires politiques, voyons quel fut leur rôle et ce qu'ils pensaient au moment où les massacres s'exécutaient.
Le 3 septembre, au soir, Roland dit: « Hier
(1) L'exemple-de Lavoisier, contre lequel Marat avait une vieille haine et qui échappa au massacre, suffit pour montrer l'inanité de ces affirmations.
(2) «Je me trouvais au comité de surveillance, lorsqu'on y annonça que le peuple venait d’arracher des
- mains de la garde et de mettre à mort plusieurs prêtres
réfractaires prévenus de machinations, envoyés à la Force par le comité, et que le peuple menaçait de se porter aux prisons. À cette nouvelle, Panis et moi nous nous écrilâmes, comme par inspiration: « Sauvons les petits délinquants, les pauvres débiteurs. les pri sonniers pour rixe|l »
«Le comité donna l'ordre sur le champ à différents geôliers de les séparer des grands malfaiteurs et des traîtres contre-révolutionnaires, afin que le peuple ne fût pas exposé d’immoler quelque innocent. La séparation était faite lorsque les prisons furent forcées, mais la précaution se trouva inutile par l'attention qu'eut le juge du peuple, qui faisait les fonctions de tribun dans cette expédition, de vérifier les écrous et de relâcher tous ceux qu'avait fait séparer le comité de surveillance, attention que n'aurait pas eue le despote s'il eût triomphé le 10 août. Voilà des faits à opposer à la calomnie qui a dénaturé les récits des événéments des 2 et -3 septembre.» (Journal de la
: République, n° 12)