Les hommes de la Révolution
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faiblesses, qu'il nous convient d'autant plus de signaler que: nous avons besogné de notre mieux pour dissiper les préventions qui pèsent sur sa mémoire.
Alors que Marat appartenait à la Convention et que Robespierre, déjà régnant, songeait à abattre les têtes gênantes autour de lui, il y avait, en dehors des Jacobins tout-puissants et de la représentation nationale, un petit groupe de révolutionnaires que nous aurons le loisir d'étudier plus tard. On les appelait les Enragés. On comptait parmi eux des socialistes. Le peuple les aimait et les suivait. Ils préparaient une nouvelle révolution, plus profonde et plus durable, comme a su le : voir Michelet, une révolution d'ordre économique et sociall Au premier rang, un prêtre, nommé Jacques Roux, se distinguait par son éloquence, son ardeur et son influence sur les ouvriers. Ce Jacques Roux, une sorte d’apôtre, avait reçu chez lui et caché, durant plusieurs jours, l’Ami du Peuple, traqué, fuyant et malheureux.
Robespierre songea à se débarrasser du socialiste Jacques Roux, dont les idées lui paraissaient trop audacieuses, et à décapiter en même temps le petit groupe des Enragés. Il s’adressa. à Marat. À ce moment, un article de l’Ami du Peuple contre un individu était presque un arrêt de mort. Eh bien! Marat ne craignit pas d'ac cuser Jacques Roux et de se faire, contre lui, le servant de Robespierre. Si, plus tard, Jacques Roux, condamné à mort, se frappa de coups de couteau, on peut dire que Marat, par ses accusa-
tions, fut l'instrument coupable de sa perte.
L'Ami du Peuple eut, certes, d'autres faiblesses