Les Préfets du Consulat et de l'Empire

34, LES PRÉFETS

c'est de là que doit partir l'impulsion commune et je vois avec peine que quelques-uns de vous, dans des intentions louables sans doute, s'occupent du soin d'interpréter les lois; qu’ils parlent aux administrés par des circulaires, des placards, qu'ils remplissent les journaux du récit de leurs œuvres. Ce n'est pas ainsi que le gouvernement désire qu'on administre ; il connaîtra, par des résultats positifs, ceux d’entre vous qui sont les plus dignes de sa confiance. Suivez l'exemple qu’il vous donne. Il fait des actes et non des écrits : il gouverne, mais il parle peu. J'aurais désiré ne pas vous répéter ces idées, mais dans une administration nouvelle qui succède à tant d'erreurs, il faut bien tracer des règles de conduite. J’insiste sur celles que je viens de vous donner et je vous préviens que le gouvernement est décidé à ne voir l'administration que dans les actes, et, dans les proclamations, placards, etc., qu'un reste d'égarement révolutionnaire (1). »

(1) Circulaire de Lucien Bonaparte aux préfets.