Les principes de la Révolution et du socialisme d'après les données de la politique scientifique

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fauteurs de la science officielle, les souteneurs du trône et de l’autel ont toujours préferé, et pour cause, la République réactionnaire, communiste et religieuse de Platon.

Après lui, Epicure développe la théorie de la morale naturelle. Vient la nuit du moyenâge, et après elle, paraît Machiavel, le grand patriote italien, aussi calomnié que mal connu, dont on cite toujours le Prince—qu'on n’a pas compris—oubliant, ou feignant d'oublier, ses magnifiques discours sur Tite-Live, où se trouve la théorie complète de la République et de la souveraineté populaire. Il est vrai que Bodin et autres le traitent d’athée, épithète qui a eu jusqu'ici le privilége d'attirer les foudres de l’école bégueule et libérale! Cette même école n’a pas, non plus, assez de malédictions et de mépris pour Hobbes; et cependant cet homme illustre est le véritable père de la philosophie du dix-huitième siècle en France, c’est-à-dire de la philosophie qui aboutit à la Révolution. (1)

Citons encore, après Spinoza et son Traité politique, ces grands noms, gloire immortelle de

la France: Voltaire, (2) Diderot, d'Holbach,

(1) “ Que Locke me paraît diffus et lâche ! La Bruyère et Laroche: “ foucauld pauvres et petits en comparaison de ce Thomas Hobbes ! & C’est un livre à lire et à commenter toute sa vie.” C’est ainsi que s'exprime Diderob dans une lettre à Naigeon à propos du Traité de la Nature humaine. (Encyclopédie méthodique : Philosophie, article Hobbes, par Naigeon, 1792).

(2) Le déisme de Voltaire est un déisme de bonne femme, un vieux souvenir de collége que l’on n’a jamais pris au sérieux. Les déistes ne >y sont pas trompés et ont répudié ce faux frère qui ne croit pas seulement à l’immortalité de l’Âme. Ils ont raison: l’auteur de Candide n’est pas de leur bande.