Les Révolution

DICTATEURS ET DICTATURES, 145

honnête que vous, et si quelqu'un s’avise de me résister, je ne verrai en lui qu’un ennemi public. » Cette harangue peut varier dans les détails, mais la substance en est toujours la même. Voilà ce que disent à peu près tous ces voleurs de pouvoir, quand ils daignents’adresser à la foule devenue leur esclave.

Tous ces dictateurs se ressemblent : ils prétendent tous au rôle de sauveur. Ils sauvent l’ordre public, ils sauvent la religion, la propriété et la famille, ils sauvent tout, sauf . la liberté. Quelques-uns même n'hésitent pas à dire qu'ils la sauvent, au moment où ils l'égorgent. César, qui était un grand écrivain, fit sans doute à ce sujet de magnifiques proclamations, et Auguste ne dut pas manquer de suivre son exemple. Il est fâcheux que leurs mémoires soient perdus : on y trouverait peutêtre la trace des belles choses qu'ils débitèrent aux Romains, mais nous pouvons nous en dédommager en lisant quelques-uns de leurs imitateurs.