Les Révolution

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Encore un trait de ressemblance entre ces sauveurs universels : ils disent tous, avec plus où moins d’impudence, qu'ils $ont envoyés de Dieu. Mais ces honnêtes ambassadeurs du ‘Très-Haut oublient chaque fois de montrer au peuple leurs lettres de créance.

Il ne s'agit plus avec eux d’un rôle temporaire : ce serait manquer de respect à la Providence qui les envoie. D'ailleurs la société a besoin d’être sauvée tous les jours; il faut donc que le pouvoir de ces sauveurs soit perpétuel, et comme ils ne peuvent s'empêcher de mourir, ce qui est souverainement regrettable, il est de toute justice que ce pouvoir, après eux, se continue dans leur famille. La dictature devient perpétuelle et héréditaire, jusqu’à ce que le peuple la brise pour ne pas être dévoré entièrement par elle.

Ceux de ces diclalcurs, qui ont reçu le pouvoir du suffrage populaire dans un jour d'aveuglement ou de défaillance, sembleraient devoir être plus modérés que les autres. Mais c’est le contraire qui arrive. La Boëtie a dit dans ces pages énergiques où il fait le