Les Révolution

2 LES RÉVOLUTIONS.

heur dans la servitude! On a vu, de nos jours, ce que pouvaient faire ces mots, tout nouveaux encore, mais déjà tout-puissants, de socialisme et de nationalité. Pour posséder cette force révolutionnaire, un mot n’a pas besoin d’avoir un sens bien net et bien précis : peutêtre agit-il plus puissamment, quand il a une signification vague et indéterminée, parce qu'il s'adresse à un plus grand nombre d'’esprits et qu'il apporte, pour ainsi dire, un plus grand nombre de promesses. Ce qui importe, avant tout, c’est qu’il réponde, comme un écho sonore, aux sentiments et aux idées qui s’agitent sourdement dans le sein des masses.

Les commotions trop fréquentes nuisent toujours à un peuple : elles troublent et dérangent l'équilibre de sa vie; elles usent ses forces matérielles et morales et précipitent sa décadence. Qu'il lui faille un jour défendre ses intérêts les plus chers, son indépendance, par exemple, il arrivera épuisé sur le champ de bataille, et il n’aura plus même la force nécessaire pour disputer la victoire.