Les Révolution
IDÉE GÉNÉRALE, 93 Il se produit souvent après les révolutions une sorte de lassitude et même de découragement. Comment n’en serait-il pas ainsi? C’est une situation violente pour les individus, comme pour les peuples. Le succès n'empêche point qu'il n’y ait.eu des mécomptes toujours inévitables : les hommes n’ont pas tenu tout ce qu'ils promettaient; les choses elles-mêmes ont menti, commeles hommes, ou plutôt elles n’ont pas complétement répondu auxrêves enivrants des premiers jours. Il est bien difficile que l'enthousiasme ne soit point refroidi et qu'un peu de découragement n’ait pas pénétré dans les âmes.
Quand une génération s’est lassée à poursuivre la liberté sans l’atteindre, on ne peut pas toujours demander de grands efforts à la génération suivante. Les fils ont hérité de la fatigue des pères, et ce qui leur plait, avant tout, c’est le repos. Un scepticisme regrettable vient quelquefois porter le dernier coup à leur énergie. Leurs pères ont échoué : ils risqueraient d’échouer eux-mêmes. À quoi bon tenter un succès difficile et presque impossible? Ce qu’ils ont de mieux à faire, c’est