Les Révolution
DES CAUSES QUI LES FONT ÉCHOUER. 87 l'ignorance où il était que ni le temps ni la générosité ne saurait désarmer des oppositions incorrigibles. Il n’avait pas su imiter Brutus; il se perdit lui-même avec la république (1). » L'histoire de Soderini s’est répétée bien des fois. Nous l’avons vue se reproduire de nos jours. Voilà où conduisent ordinairement ces illusions généreuses.
Pour pouvoir être généreux sans péril, il faut que la générosité apparaisse comme un ornement de la force et ne puisse être jamais confondue avec la faiblesse.
Une vigueur excessive est dangereuse et peut amener quelquefois la chute du nouveau pouvoir, parce qu’elle remplace les oppositions par la haine. C’est ce qui arrive surtout, quand ce régime se prolonge et menace de passer à l’état de gouvernement. Les citoyens les plus obscurs et les plus inconnus croient
(1) Discorsi sopra la prima Deca. di Tito Livio, Lib. IT, cap. 3.