Lettres inédites de général G.-H. Dufour (1807-1810)

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Je languis beaucoup de revoir nos fortifications, je commence à m'y connaître un peu, je pourrai voir ce qu'elles valent.

Nous avons chaque semaine deux leçons de fortifications, nous avons vu la fortificalion passagère, l’art militaire proprement dit, et nous commencons la fortification permanente, c'est là que le génie se déploie.

Je désire que vous vous portiez tous comme moi, adieu mon cher oncle, je t'embrasse de tout mon cœur.

Ton dévoué neveu.

G.-H. Durour.

Ne 1 Montrotier 2 , le 10 octobre 1809.

Mon cher ami

Le malheur nous accable; mon père vient de perdre sä mère 3 ; tout est ici dans la consternation, c'est une hernie et des crampes d'estomac qui en sont la cause; nous avons besoin de toute ta prudence pour faire part de cette terrible nouvelle à ma mère et à ma tante. Fais venir mon oncle Fazy auprès de toi, et règle avec lui ce qu'il y aura à faire, au reste je ne saurais te donner le moindre conseil, je técris d'une main tremblante, je suis abattu, je te le répète, fais tout pour le mieux. Sache de mon oncle s'il faut faire venir le corps à Genève ou si l’on peut l’enterrer ici*. Tu vois mon ami que quand le malheur est une fois sur une famille, il ne l’abandonne pas sitôt 5.

Je t'embrasse. G-.H. Durour.

1. Nous ignorons à qui cette letire était adressée.

2. Dufour, ayant terminé son séjour l'Ecole polytechnique, était retourné à Genève, dans l'été de 1809, et de là s'était rendu dans le domaine de son père, à Montrotier.

3. Marie-Elisabeth Dufour, née Delafeuille.

4. D'après une lettre de Bénédict Dufour à sa sœur, du 2 janvier 1810, le corps fut transporté à Genève (Papiers Fazy).

5. Apparemment allusion à la mort récente de Louise Dufour-Constantin, femme de Philibert.