Lettres inédites de général G.-H. Dufour (1807-1810)

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sur le dos. J'ai alors l'honneur de commander une section ! qui malheureusement est la dernière, ensorte que quand on se met en ligne, il nous faut toujours allonger considérablement le pas. Je crois que dimanche prochain, nous irons faire l'exercice à feu au Champ de Mars; j'aime cela en sorte que je m'en fais une fête.

Quand le drapeau voit le jour, les fouriers ne commandent plus une section; ils ont l'honneur inestimable d’entourer le drapeau. Il ne faut pas trop t'étonner de recevoir si rarement de mes nouvelles, car nos occupations sont si grandes que je trouve à peine le moment d'écrire une lettre le Dimanche matin. Je ne sors pas un seul jour sur la semaine mais ce rain la finira.

Tu sais que nous habitons un endroit très élevé dans Paris; nous sommes près du palais des grands hommes, près du panthéon. Tu conçois que tenant un peu de ceux qui l’habitent après leur mort, ce logement nous convient. Depuis une de nos fenêtres j'ai apperçu une statue sur la colonne vendôme ?, je me propose de l'aller voir aujourd'hui, ainsi qu'un lion et deux lionnes qui sont au Jardin des plantes depuis quelques jours. Malheureusement je pourrai y aller tout seul, car ici, on est bien loin d’être sur de trouver les personnes qu'on cherche.

Le pauvre oncle Dufour doit être bien afiligé; il ne semblait pas probable qu’il dut survivre à son épouse. Je lui ai écrit un petit bout de lettre ?.

La dernière fois que je suis allé chez M. Desvignes, on m'a chargé de faire beaucoup de complimens à ma tante, tu lui feras ma commission et tu l'embrasseras bien pour moi, ainsi que mes deux cousines.

1. Il était « sergent fourrier » de la quatrième compagnie.

2. Le travail avait commencé en 1806; ilne sera terminé qu'en 1810. La statue dont il s’agit est celle de Napoléon, en empereur romain, par Chaudet.

3. Louise Constantin, gouvernante à l'hôpital de Genève, femme de Philibert Dufour, était morte le 18 avril 1809, (Archives de Genève. Registre des actes de décès, n° 298).