Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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Le Général JOUY

Le général Jouy (1), toutes les fois que l’occasion s’en est présentée, a passé du royalisme au libéralisme, de l’ultracisme au républicanisme, du bourbonisme au napoléonisme, et vice versa.

(Général TarépauzTr, Mémoires, t. 1, p. 416.)

Dans toutes les villes où nous passions, Jouy s’arrétait, demandait sur reçus des sommes d'argent qu'il prétendait nécessaires pour la continuation de ses opérations. Il me confondait par sa hardiesse et par tout ce qu’avaient d’impératif et d’habile les raisons au moyen desquelles il justifiait ses demandes. Quant à moi, qui savais qu'il avait reçu tous les fonds qui pouvaient lui être nécessaires et qu'il n'avait aucun besoin d'argent, je ne puis m'empêcher de lui dire qu'il me paraissait se compromettre d'autant plus que ce qu’il réunissait ainsi devenait par trop considérable; mais il me répondit : « Tu crois que l'on sait ce que l’on fait et ce qui se fait dans ce gâchis de Répubique?... Et puis c’est autant de pris aux coquins qui nous gouvernent ».

(Général THIÉBAULT, Mémoires, t. L., p.418.)

Jouy, depuis son mariage, avait rendu mère une demoiselle de Lille, qui devait avoir 300,000 francs de dot; il proposa à Longchamps de la lui faire épouser, sous condition d’avoir une part de 50,000 francs sur la dot. Je ne sais comment cette malheureuse, qu'une fatale destinée avait livrée à Jouy, échappa à ce trafic, mais elle sauva du moins sa fortune du naufrage de sa réputation.

(Général THtÉBAULT, Mémoires, t. I, p. 523, note.)

Le Général JUNOT (2)

Une plaisanterie fit la fortune de Junot, depuis duc d’Abrantès, colonel général des hussards, commandant

(1) Son véritable nom était Etienne. (2) Duc d’Abrantès.

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