Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs
NS OT à) Li
10 l’Artillerie, régiment de la Fère, compagnie de Richouffiz, sont avertis que ce régiment est celui des Picards. L’on y danse trois fois par semaine; on y joue aux bafloirs deux fois, et le reste du temps est employé aux quilles, aux barres, à faire des armes. Les plaisirs y rêégnent ; tous les soldats ont la haute paye ; bien récompensés; des places de gardes d’artillerie, d'officiers de fortune à soixante livres par mois d’appointements. Il faut s'adresser à M. RICHOUFFIZ en son château de Vauchelles, près Noyon en Picardie. Il récompense ceux qui lui améneront de beaux hommes.
.. Si donc on recrute d’honnêtes jeunes gens, on en cherche également dans les prisons. C’est du moins le lieuo > ) £ 2 tenant de police d’Argenson qui nous l’apprend :
« Le besoin de soldats fait quelquefois changer la peine de la prison en enrôlement militaire, pour peu que le coupable manifeste du repentir, du goût pour le métier des armes, ou se fasse demander par un chef de corps. S’il prévient la police avant d’être arrêté, on ferme les yeux, dans la conviction que « l’appréhension de rentrer dans les liens de la justice Pempêchera de déserter » fidélité qui à cette époque n’est pas à dédaigner chez un soldat (1). On enrôle surtout les prisonniers d’une belle stature, dans l'espoir que « leur courage répondra à leur taille ». On leur choisit un régiment de confiance. C’est aussi à l’armée qu’on expédie les sodomites.
ï Rapports inédits du lieutenaut de police Rene d’Argenson, inirod.p. 91.
« Une comtesse de Scey s’avisa, dans l’intérêt de son fils, d’aller chercher deux contrebandiers jusque dans leur prison, et après avoir payé les 8oo livres d'amende auxquelles ils avaient été condamnés, elle les fit entrer dans un régiment. Un autre condamné aux galères fut enrôlé dans le régiment de Belzunce. Le ministre ménageait les intérêts des capitaines
: =. (x) Parmi nous les désertions sont fréquentes, parce que les soldats Sont, la plus vile partie de chaque nation (Montesquieu, Grandeur des Ro-
iains, chap. Ti),