Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs
Le
as reconnus ; ils entrent avec violence, ils la tiennent de vive force, ils l’empêchent de crier au secours en lui mettant la main sur la bouche ; les uns après les autres abusent de sa faiblesse, attentent à son honneur et la laisse ensuite dans l’état le plus déplorable... Toutes nos propriétés ont été également maltraitées. On a pillé des maisons, enfoncé les
ortes des jardins et pris tout ce qui pouvait être emporte... L'hôpital a été volé... (1)»
TroLarD. De Montenotte au Pont d'Arcole, p. 60.
« À Wels... des cris aigus nous réveillent. Ils venaient de l'étage supérieur. Un de mes collègues et moi, nous y montons avec nos épées, et nous y trouvons la famille du chapelier aux prises avec cinq grenadiers à moitié ivres. L'un avait renversé sur les débris d’une commode une jeune femme grosse qu'il violait ; l’autre faisait la même insulte à la mère, âgée de plus de soixante ans; tandis que les trois autres contenaient et battaient les deux maris, après les avoir dépouillés. Les malheureux imploraient notre secours ; mais nos remontrances, nos menaces même n’eurent aucun effet sur les grenadiers qui, le sabre à la main, nous dirent que, si nous nous mêlions à cette affaire, ils allaient nous couper en quatre. Il fallut se retirer. »
CADET DE GassicOURT. Voyage en Autriche, p. 67.
Ces façons de procéder nous ont tout l'air d’être de l’essence même de la bravoure. On pourrait tout au moins le croire, en lisant le texte d’une confession, ou chanson de geste du vieux troupier, recueilli par M. Maxime du Camp, de l'Académie française :
« Tu t’es soulé ? — Oui. — Tu as fait les cent dix-neuf coups ? — Oui. — Tu as chat-pardé ? — Oui,
° . . . . . . . . , . .
— Tu as été fidèle au drapeau ? = Oui.
(x) Archives nationales, série AFIIT, n° 185.