Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs
ES
En apprenant le refus d’Augereau d’obéir à ses ordres, Bonaparte entra en fureur : « Les brigands, s’écriaitil, ils voleraient en plein midi! »
Nouvel ordre formel. Le général Augereau cette fois n’osa pas refuser de déférer à l’ordre du général en chef. Il rendit le dépôt, mais il le fit avec peu d’aménité, car lorsque le paquet fut remis au secrétaire de Rochejean, celui-ci eut à essuyer les plus vives injures de la part du général, qui, ne s’en tenant pas aux paroles, faillit lui casser les jambes en renversant brusquement la table sur laquelle il s'était appuyé pour donner un récépissé de la remise qui lui était faite. La proie qu'Augereau lâchait avec tant de peine était digne à la vérité d’exciter des regrets, car le paquet contenait des objets dont la valeur fut estimée à 5 ou 600,000
francs. (Erésérat BOURRIENXE, Mémoires, t. V, p. 357.)
En 1807, le maréchal Augereau reçoit de Napoléon Ier 200,000 francs en argent et 200,000 francs en rentes sur
l'Etat. (Correspondance de Napoléon I, t. XVI, p. 53.)
Augereau, après avoir touché pendant vingt ans les appointements de général en chef ou de maréchal, avoir joui pendant sept ans d’une dotation de deux cent mille francs et du traitement de vingt-cinq mille francs sur la Légion d'honneur, n’a laissé à sa mort que quarantehuit mille francs de rente.
(Général baron MarBor, Mémoires, t. I, p. 189.)
Au moment où l’armée évacuait dans le Tyrol, Bonaparte donna l’ordre à l’adjudant-général Landrieux, chef du service secret, de faire une enquête sur la vente de 160 chevaux appartenant à l’armée.
Les 160 chevaux avaient été pris par le 13e dragons sur un régiment autrichien à Porto-Legnago, et vendus à des juifs vénitiens, pour le compte personnel, dit l’enquête, du général Augereau, qui en avait tiré la somme de 60,000 francs.
(TrorarD, De Montenolle au Pont d'Arcole, p. 64.)